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Malga Zebio

Vaches et marmottes là où le canon tonnait

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Où se trouve

Veneto

36012 Asiago VI, Italia (0m s.l.m.)

Directions
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Les alpages et le plateau

Leplateau d'Asiago est un environnement qui présente de nombreuses premières : il s'étend sur 560 kilomètres carrés - ce qui est déjà remarquable - et compte 87 "malghe" (cabanes de berger) autour desquelles s'articule l'ancienne économie de l'alpage, documentée ici depuis l'an 1000. Une sorte de rituel matériel qui se renouvelle chaque année avec la montée des troupeaux vers les prairies d'altitude, avec la perspective d'y rester jusqu'à la fin de l'été, en profitant de leur exubérance estivale pour produire des fromages d'une saveur incomparable.

Une malga est en fait un complexe de production comprenant plusieurs structures : la cabane, où loge la famille propriétaire ; la casara, utilisée pour la transformation du lait et le premier affinage des fromages ; l'étable pour les animaux laitiers, principalement les vaches, et la porcherie pour l'élevage complémentaire de quelques porcs destinés à la fabrication de saucissons. Tout autour, les pâturages, constitués en partie de prairies naturelles et en partie de zones arrachées à la forêt et défendues avec opiniâtreté contre son retour. Chaque alpage "charge" plus ou moins une centaine de têtes de bétail, selon un calcul visant à éviter la surexploitation des ressources naturelles. Il s'agit essentiellement d'une activité ante litteram éco-durable, où l'équilibre entre la nature et l'activité humaine s'est établi au fil des siècles.

01-malga.jpgMalga Zebio, prêt à faire du fromage

Le voyage, une occasion de goûter à la beauté du plateau

La route d' accès la plus courante au plateau est la route du coût. Seize virages en épingle à cheveux permettent de franchir le seuil des 1 000 mètres, au-delà duquel s'ouvre à la vue une passionnante étendue de vallonnements prairiaux ponctués de clochers acérés de style vénitien. À l'arrière-plan, la crête panoramique culminant à 2341 mètres de la Cima Dodici, dont le nom anticipe l'histoire de ces lieux en temps de guerre. Arrivés à Asiago, nous poursuivons notre route vers le Val Giardini par un chemin de terre qui, en quelques kilomètres, sort de la forêt, marquée ici aussi par la tristement célèbre tempête Vaia de 2018, et monte vers la zone sommitale du Monte Zebio (1717 m). La malga du même nom se trouve au bord d'un court tronçon plat de la route, qui continue ensuite à monter et à descendre.

En arrivant à une heure matinale, on peut assister à la traite, à laquelle les vaches sont soumises avec diligence avant de se rendre seules à leur pâturage quotidien. Dans la casara, le laitier écrème d'abord le lait, puis le chauffe à la température requise pour que la présure sépare les éléments solides. La masse ainsi obtenue, le caillé, est ensuite portionnée et répartie dans les moules, tandis que le liquide restant sert à fabriquer la ricotta et la crème, le beurre. Un petit miracle fromager qui se répète chaque matin.

02-vacche.jpgLe Pezzate rosse de Malga Zebio

De l'industrie bucolique aux souvenirs de la guerre, il n'y a qu'un pas

Depuis la Malga, cinq minutes suffisent pour grimper jusqu'à la Crocetta di Zebio, un éperon rocheux qui offre une large vue sur le plateau en contrebas. Derrière son sommet arrondi se trouvent les murs de pierre de ce qui fut un petit quartier militaire pendant la Première Guerre mondiale. Quelques pas de plus et l'on comprend la raison de sa présence : un labyrinthe de tranchées littéralement creusées dans la roche, avec des échelles, des positions de tir et des abris souterrains où l'on pouvait échapper aux bombes. Œuvre de l'armée austro-hongroise, il est resté imprenable jusqu'à la fin des hostilités, malgré les multiples tentatives italiennes. Le tout, parfaitement lisible, grâce aux travaux de restauration effectués dans le cadre de l'Écomusée de la Grande Guerre dans les Préalpes vicentines. Le site de la Crocetta di Zebio a notamment la particularité d'être traversé par le Sentiero della Pace (Sentier de la Paix), un itinéraire de randonnée de 500 kilomètres qui relie les sites marquants du conflit, du col du Tonale, en Lombardie, à la Marmolada, en Vénétie.

03-trincee.jpgLes tranchées de la Crocetta di Zebio

Un voyage dans la mémoire

Une journée dans la malga, avec un aspect gastronomique incontournable, c'est-à-dire polenta, fromage et sopressa, puis une visite des tranchées de la Crocetta en méditant sur le sort de ceux qui les ont creusées, pourrait même suffire pour dire que la journée a été satisfaisante. Il serait toutefois intéressant d'aller un peu plus loin, en continuant sur la même route jusqu'à la Lunetta di Zebio, marquée par une stèle de marbre rouge. L'endroit est sacré car trois cents fantassins italiens, victimes d'une explosion catastrophique dans une misérable guerre de mines, l'un essayant de faire sauter l'autre et vice-versa, reposent sous les éboulis de rochers. Sauf qu'ici, il semble que ce soit une fatalité, probablement la foudre, qui ait provoqué la tragédie. En continuant à travers un paysage agréable de prés et de bois, on arrive enfin à l 'un des 41 cimetières militaires qui subsistent sur le plateau : celui de la glorieuse brigade de Sassari, 212 croix témoignant de la triste contribution de la Sardaigne à la guerre des Highlands. Le tout, en une heure aller-retour, toujours dans le cadre de l'écomusée de la Grande Guerre, avec des tableaux explicatifs détaillés.

Brigade de Sassari

"Le drame de la guerre, c'est l'assaut. La mort est un événement normal et l'on meurt sans frayeur. Mais la conscience de la mort, la certitude d'une mort inéluctable, rend les heures qui la précèdent tragiques.... L'assaut ! Où aller ? On abandonne les abris et on sort. Où ? Les mitrailleuses, toutes, couchées sur leur ventre rempli de cartouches, nous attendaient. Ceux qui n'ont pas connu ces moments-là n'ont pas connu la guerre". C'est ce qu'écrit Emilio Lussu, officier de la brigade de Sassari, dans son livre Un anno sull'Altipiano (Une année sur le plateau), évoquant le vain sacrifice des Italiens sur le Monte Zebio ; un chef-d'œuvre de la littérature antimilitariste, certainement le livre à emporter sous le bras lors des visites des sites. Il s'agissait, en raison de sa position centrale, d'un bastion névralgique de la ligne autrichienne et, pour cette raison, équipé d'un formidable système de tranchées, de tunnels et d'emplacements, au défi duquel, de juin 1916 à juillet 1917, les Italiens subirent de très lourdes pertes. C'est précisément sur ce tronçon de la ligne de front que la brigade de Sassari remporta l'une de ses quatre médailles d'or au drapeau, sans toutefois parvenir à vaincre la défense autrichienne.

05-genziana.jpgGentiane en pointillés

Rencontres surprises dans les prés

Il suffit de s'arrêter un moment, de courir le regard sur l'amphithéâtre herbeux qui s'élève derrière la malga, pour surprendre un mouvement précipité. Une marmotte ! Et puis une autre ! Bref, toute une colonie de ces rongeurs à la fourrure bien fournie, vaquant à leurs occupations quotidiennes, s'engraissant pour l'hiver ou se disputant la hiérarchie. Il en va de même à la Crocetta, où il suffit de regarder une tranchée pour être effrayé par le sifflement d'alarme de la marmotte qui la garde. Bref, malgré le passé guerrier et les activités humaines, la nature semble être maîtresse des lieux.

Pour le naturaliste, c'est un régal, surtout pour les fleurs, très variées, et les oiseaux des grands espaces. La particularité botanique est la spectaculaire gentiane ponct uée (Gentiana punctata), typique de l'arc alpin, mais peu fréquente dans la région de Vicence, à l'exception du Monte Zebio, où elle a trouvé son habitat dans certaines dépressions du terrain typiques de l'environnement karstique. Quant aux oiseaux, on peut observer des pipits d'eau, des prispolones, des traquets... mais il faut avoir des jumelles. Sauf dans le cas de l'impertinent rougequeue à front blanc (Phoenicurus ochruros), de la famille des gobe-mouches, qui se promène sans cérémonie autour de la malga, passant d'un rocher en saillie à la clôture de la grange, en balançant sa queue sans se tromper.

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Sur le plateau d'Asiago, la nature a repris possession des sites de la Grande Guerre et rétabli cet équilibre ancestral qui se matérialise dans le fromage d'alpage.

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