

Cardinal - Le château de la baronne
Le manoir en ruine qui apparaît au cœur de la forêt rappelle de sombres légendes du passé
Où se trouve

Des ruines effrayantes dans la forêt qui avance
Au lac Lacina, le château de la baronne Scoppa se suffit à lui-même. Sur certaines photographies du milieu du XXe siècle, il apparaît comme un bâtiment à tourelles, qui donne néanmoins l'impression d'être plus une résidence qu'une forteresse. Aujourd'hui réduit à de pittoresques ruines au milieu de la forêt, le château doit une grande partie de son charme à la figure de la maîtresse des lieux au XIXe siècle, Maria Enrichetta Scoppa, baronne de Badolato.
Entre histoire et légende, la figure de la baronne
Entre histoire et légende, on raconte que la baronne susmentionnée, mais peut-être aussi une de ses ancêtres, utilisait le château pour entretenir des liaisons licencieuses à l'abri des regards indiscrets, sauvegardant ainsi son nom de manière un peu hâtive. En effet, des calomniateurs ont alimenté la rumeur selon laquelle elle aurait dirigé des amants peu méfiants vers les sables mouvants qui faisaient du bassin de Lacina, en contrebas, un lieu à éviter. Le nom du lieu, Chianu da Jannara, Piana della Strega, indique également qu'il s'agissait d'un endroit peu recommandable, mais de là à donner foi aux rumeurs, il y a un pas que l'on ne franchit pas.
Le lac Lacina au milieu des forêts de hêtres du Serre
Le château est pittoresque, mais le paysage est encore plus impressionnant. Ce qui était autrefois un bassin marécageux est aujourd'hui un lac artificiel formé par l'endiguement de la rivière Alaco. Tout autour, de belles forêts, de la ceinture d'aulnes qui entoure le lac aux belles hêtraies qui coiffent les sommets de la crête environnante. Un trésor de flore et de faune, aujourd'hui protégé par une zone spéciale de conservation au sein du Parco delle Serre Calabresi.
Des lieux soumis à une ancienne divinité des pâturages
Les noms de lieux sont une source inépuisable de suggestions historiques. Dans le cas présent, la localité de Lacina fait probablement référence à la déesse grecque Héra Lacinia, dont le culte est attesté dans plusieurs localités de Calabre en tant que protectrice des pâturages et des troupeaux. L'hypothèse selon laquelle, quelque part dans cette plaga montagneuse, un temple rural lui était dédié, auquel, comme c'est souvent le cas, une petite église aurait été superposée, tout près du château, est également probable, sauf que l'on n'en a pas encore retrouvé la trace.